Comment immortaliser l'errance avec le photographe voyageur François Ollivier
A conversation with François Ollivier by
Maéva Carreira
Date
Wednesday, November 11th, 2020
Location
Montreal, Canada
Editor
Maéva Carreira
Editor-in-chief
Tamy Emma Pepin
Alors que rien ne laissait présager que François Ollivier allait faire de la photo son métier, cet ancien membre de ORB est aujourd’hui un photographe de renom ayant fait ses preuves notamment auprès du New York Times, du Washington Post et du magazine primé enRoute d’Air Canada.
Ayant quitté la France pour s’établir à Montréal en 2011, François a vu l’opportunité de se réinventer et de se créer un nouveau parcours au Québec. Lassé rapidement par le rythme des agences au sein desquelles il évoluait depuis quelques années, François s’est lancé à la pige - un choix qui, à sa grande surprise, l’a mené vers la photographie. Avec un penchant naturel pour le flash et une affection pour la lumière - « la lumière, ça m'émeut ! » -, on retrouve cette cohérence visuelle au sein de son travail qui se veut à mi-chemin entre le documentaire et la création artistique. Aujourd’hui, il s’ouvre à nous sur son parcours atypique, les notions d'errance et de souvenir dans ses séries photos et l’importance de l’imprimé à l’ère numérique.
Montréal m’a permis de faire des choses que je n’aurais jamais essayées en France - l’entrepreneuriat à petit niveau.
Je pars du principe que si j'ai envie de le faire, si ça me divertit et si ça me surprend, c’est le bon moment pour le faire.
Si on parle de voyage, celui qui a changé ma perception de la photographie et ma pratique, c’est mon tout premier séjour à Cuba. Pour un Européen, Cuba reste une destination lointaine et mystérieuse. Quasi personne ne va à Cuba comme au Québec. Moi, je suis arrivé là-bas tout seul, dans un hôtel miteux, et j’avais envie de revenir à l’origine de l’errance, marcher sans but, une caméra à la main. C’était aussi un moment où j’avais envie de photographier des inconnus. Je me suis dit : « Tiens, ça me tente de faire des portraits d’étrangers, d’arrêter des personnes dans la rue, de les faire poser pour moi ». Cette première série, Des Inconnus à Cuba, a pogné sur internet, elle a été un déclencheur. C’est un voyage qui a été formateur pour moi et photographiquement, c’était le début de quelque chose. J’ai pris des gens en photos, et les fois où j’y suis retourné, je me suis donné pour mission de les retrouver et de leur donner un tirage de leur photo. Ça n’a pas pas été facile. Il y en quelque unes que j’ai déposées où je les avais prises en me disant que peut-être la personne repassera devant. J’en ai aussi accrochées sur des murs et il y a des personnes que j’ai retrouvées. C’était trippant le petit jeu de piste.
FRANÇOIS OLLIVIER
francoisollivier.com
@FRANCOISOLLIVIER